BIG BANG BOOM ! A COSMIC POETRY.

Solo show d'Ernest Breleur
Exposition
Arts plastiques
Maëlle Galerie Romainville
Vue d'atelier de l'artiste Ernest Breleur (détail)

Poésie

 

Sur les dessins

L’hibiscus éclot – à partir de sa pleine profondeur qui ne manque de rien – pour performer une danse au bord d’astres sans Dieu, c’est ce que je sens dans ces dessins Ernest où le rose vibre avec le bleu (clichés), où des corps célestes flottent gonflés de votre souffle à vous, et j’anticipe ceux qui me diront – Je pense tout de suite à Rubens, aux baigneuses
de Renoir ou de Fragonard...Pas vous ? – Peut-être, mais je ne trouve pas dans les dessins d’Ernest l’étranglement d’un regard d’homme comme seul point de fuite, ces mêmes hommes qui ne composaient qu’en « bacchantes » ou « baigneuses » lorsque ce n’était pas en « négresses » pour leur seul regard-désir panoptique. Ces corps, qui n’étaient que le décor d’un baroque colonial, cet érotisme qui ne se conjuguait qu’à la première personne, le Je(u) masculin. Au contraire, les corps d’Ernest sont presque des corps non genrés...– Ah...Très bien...

Sur les sculptures

Si vous chantez aujourd’hui les joies, Ernest, c’est en connaissance des peines - citons vos séries (de peintures ou de sculptures) longtemps consacrées à la vie sous l’œil de la mort : Mythologie de la lune, Série des Christ, Portraits sans visages...

Aujourd’hui, nous chantons les reproductions et accouplements célestes selon une logique nouvelle ! – Et ne me parlez ni de Relation ni d’opacité ou d’imprévisible si ce n’est pour leur tordre le cou. Merci. Je m’abîme dans les hibiscus mandorles de Breleur qui m’ouvrent les portes du Noir. Je sens-entends corps célestes et vues stellaires et finalement plus de regards pour me juger me capter m’enfermer le samsāra défait le corps pulvérisé et ce dernier souvenir d’une vie somme toute définitive

 

Théorie

Il y a là dans cette exposition sept dessins provenant de deux séries : L’origine du monde (2013) et L’énigme du désir (2014), et quatre sculptures venant elles de trois séries : Le vivant, passage par le féminin (2015)  et série féminin suite (2019). Tous traversent la notion du désir, du féminin et du cosmique.

Qu’est ce qui nous force et entraine à entrer en relations ? Quels sont ces rythmes et ces tempos qui produisent du différent et d’infinies variations ? J’imagine grâce à vos toiles que ces rythmes pourraient être des rythmes de désirs, que tout rapport ne s’effectue pas comme ça mais bien à partir de nos sentiments, émotions et affects. Il n’y a pas de Relation mais seulement des relations particulières (des particules de relations) qui entretiennent le désir, lanmou (ou le contraire) comme dans vos dessins Ernest où le cosmos devient l’espace sans horizon, où le désir est ce qui fait joindre et disjoindre les corps en flottement.

Et ces relations particulières poussent dans vos dessins à des couplements au-delà des coupements qui ne me semblent pas obéir aux pensées de séparations faisant alterner féminin/masculin, blanc/noir, homme/ animal... Le cosmique est (peut-être) ce qui ne connait ni le dyadique exclusif ni le binaire ; il est le lieu du plus que soi, des infinités où la cohérence habite dans les coupes de l’incohérence. Le soi même n’existe plus, il éclate.

Je parlerai ensuite de ce que vous appelez des « apparats féminins ». Il y a là du travestissement, des nœuds diaboliques (le dogme chrétien n’a jamais aimé les nœuds, les 6). Ces « apparats » ne m’auraient pas du tout parlé s’ils n’étaient qu’une nouvelle manière de coloniser des corps et de jouer sur les planches d’un couteau qui est un miroir bifide. Non, au lieu de ça j’entends et j’écoute ces « apparats » comme des jeux d’alternances et de variations. Il y a dans cette catégorie de féminin que vous employez des pratiques de travestissements carnavalesques et créoles queerisant d’anciennes catégories restées coloniales. Et pour le reste, je laisse un espace réservé à d’autres qui déplieront leur voix.

CHRIS CYRILLE (Version courte)

Artistes

Horaires

Du mercredi au samedi 12h00 - 18h00
Merci de privilégier la prise de RDV.

Tarifs

Entrée libre

Adresse

Maëlle Galerie KOMUNUMA 29 rue de la commune de Paris 93230 Romainville France

Comment s'y rendre

Métro : Belleville (ligne 11-2) Sortie : Boulevard de Belleville Bus : 96 - Couronnes

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022