Bernard Frize

Exposition
Arts plastiques
MAM Paris 16

Après la présentation d’une première exposition personnelle en 1988, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris prépare pour le mois de juin une importante exposition de Bernard Frize, au niveau du rez-de-chaussée haut. Elle couvrira, au travers d’une centaine de peintures, l’évolution de l’oeuvre des dernières années avec quelques ponctuations antérieures.

Complément d'information

Communiqué de presse

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Bernard Frize
6 juin - 28 septembre 2003



Après sa première exposition personnelle ici même en 1988, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris consacre une nouvelle manifestation à Bernard Frize axée sur la présentation d’une centaine d’oeuvres des dix dernières années avec quelques ponctuations de la fin des années quatre-vingt et du début des années quatre-vingt dix. Le parcours a été conçu par l’artiste, sans ordre chronologique, mais suivant une stratégie d’affinités des oeuvres entre elles articulée sur des enchaînements, des parentés ou des rencontres, aussi imperceptibles soient-ils.

D’emblée le visiteur découvre sur les murs des agrandissements numériques de Heawood, (sculptures exposées dans les collections du Musée), concrétisation plastique du système du scientifique Heawood*.
Puis se font face des oeuvres de techniques différentes : des peintures de la série Suite automatique, 1996, Marine et Forêt, 1997 (sérigraphie et feutre à gouache sur papier), des petits tableaux de la série Solitaire, 1999. Rosta, 2002 dans le même esprit d’ordonnancement, vertical ou horizontal, de plans colorés mène ensuite le visiteur face à des oeuvres très différentes où le tracé sinueux et en méandres d’un seul coup de pinceau remplit l’espace du tableau : 35%vrai,60%faux, 1986-1999, Marmara, 2000. D’autres techniques sont mises en oeuvre dans des peintures très contrastées et plus anciennes comme Nain, 1989, Jumelle, 1990 ou plus récentes Apolonia, 2000, Bold, 2001, Boswell, 2001, Conducteur D, 2001, Ebréchée, 2001etc.

Dans une autre salle est présenté un ensemble de peintures de petit format, réalisées à partir de la même méthode, Lucky et Portable, 1999-2000, dont le motif est une «tresse» exécutée à six mains, les pinceaux entrecroisés et jusqu’à épuisement de la couleur.
L’espace central se veut «méditatif» et doit permettre de comprendre le cheminement qui a conduit à l’élaboration des oeuvres de périodes diverses. Celles-ci sont confrontées dans leur différence ou leur rapprochement formels, résultant d’expériences et de méthodes à chaque fois renouvelées : Deux bonheurs, 1989, Aran, 1992, Othon, 1994, NBCa, 1998, Mixte, 1999, Remoon, 2001, Plück, 2001, Armes, 2001 etc.
Les deux dernières salles plus spectaculaires montrent de grandes peintures : un ensemble OJB, OVM et BJR 1988, DCAB, 1994, Quelle, 1998, Distraction, 2000, Coordonné, 2001, une série récente Chouppa, Viator, Meroton, 2002-2003 etc.
Dans le hall, on retrouve au début du parcours Arrangement, 2002, Karolin, 2003 et Aunno, 2003.



*Selon lequel huit couleurs suffisent pour colorer une carte en volume, chacune ayant une limite commune avec les autres mais sans jamais se mélanger.





Depuis ses débuts, Bernard Frize n’a de cesse de proposer une nouvelle approche de la peinture en démythifiant à la fois la pratique picturale et le rôle de l’artiste.
Formé dans un contexte dominé par l’art conceptuel et minimal, imprégné de marxisme, il intègre dans son approche picturale les notions de travail, de temps passé et d’outils de production. Rejetant l’idée de l’artiste démiurge, il maintient une distance par un retrait volontaire, une absence d’expressivité, d’illusionnisme et de composition. Il privilégie ainsi l’incidence du hasard dans le processus de création et l’économie des moyens mis en oeuvre pour expérimenter de nouveaux procédés et contraintes techniques impliquant, quand c’est nécessaire, le recours à d’autres «mains» (ses collaborateurs).

Est mis en place un processus destiné à rendre visible la matérialité de la peinture, chaque tableau étant le fruit d’une expérience unique, un moment d’intensité dans un temps concentré.
Si ce qui est donné à voir est l’acte de peindre, ses oeuvres entretiennent néanmoins une relation à l’image : on évoque souvent à leur propos des objets ou des éléments de la réalité : rideaux, grilles, chenilles, tresse etc., manifestation de la volonté de l’artiste de ne pas être coupé du réel, seule garantie de sens.

Déclarant son indifférence pour la couleur en n’en privilégiant aucune, réfutant le formalisme, Bernard Frize élabore une oeuvre à partir de ses éléments constitutifs : format du tableau, taille des brosses, couleurs disponibles, pour maintenir la plus grande neutralité possible. Ce faisant, il expérimente toutes les techniques imaginables, préservant le plaisir du faire et d’un certain jeu.
Construites suivant un dosage savant entre maîtrise et laisser faire, ses peintures requièrent le regard actif du spectateur, sollicité pour refaire le parcours des pinceaux sur la toile afin d’en comprendre le mécanisme de fabrication. Elles révèlent ainsi leur pouvoir de séduction, sans cesse renouvelé par les innombrables possibilités que Bernard Frize se donne de réinventer la peinture.




Directeur : Suzanne Pagé
Commissaire : Béatrice Parent avec l’assistance d’Odile Burlureaux
Presse : Maud Ohana / Elsa Guigo
Tél : 01 53 67 40 51 / fax : 01 47 23 35 98
E-mail : maud.ohana@mairie-paris.fr

Artistes

Horaires

mardi au vendredi 10h-18h, samedi au dimanche 10h-19h

Adresse

MAM 11 avenue du Président Wilson 75116 Paris 16 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022