BERNARD BOYER

Exposition
Arts plastiques
Diem perdidi Galerie du Tableau Marseille
ßernard Boyer

DES PETITES ET UNE GRANDE POUR UN VIDE

 

Grandeur et ordinaire de la Peinture

Au commencement il y a l’éblouissement et la vibration des couleurs sous le soleil d’Algérie, la fascination pour la couleur, la couleur lumière. Renouveler sans fin cette expérience hypnotique est à l’origine de mon besoin de peindre. Les « monochromes » de la fin des années soixante-dix sont issus de cette volonté de réitérer cet état de transissement contemplatif.

Fabriquer une flamboyance.

Cette envie irrépressible de l’éclat coloré s’est très vite confrontée à la nécessité de la maîtrise des conditions physiques et matérielles de sa réalisation, la pratique de la peinture. Pour paraphraser Marcel Mauss sa technique s’est imposée comme « un acte traditionnel efficace ». En même temps que la peinture est devenue un objet de réflexion, elle s’est échappée se refusant au fantasme de la maîtrise absolue. Le sentiment d’échec survenant à chaque tableau m’a engagé à renouveler cette expérience.

Ne pas rester en deçà…

L’exécution oblitère les effets colorés, s’inscrit dans les traces des outils. Tapie dans les temps de la mise en œuvre, cachée dans les strates de la couleur et palpitant dans les enduits, l’autonomie de l’œuvre a miroité en surface. Le médium peinture est devenu l’endroit  où se mêlent Phôs, la lumière, et Phore, la forme.

Scansions, intrications des traces ont donné corps à l’espace de la couleur. Ces accidents, manques, coulures, variations de valeurs ont balbutié l’image. Comme sortant d’une anfractuosité inquiétante du film de la peinture, elle a surgi, grotesque voire obscène, s’inscrivant dans l’espace scénique du tableau. Elle s’est affirmée ainsi, s’extirpant des tréfonds du travail de recouvrement et non pas en tant que projection d’une expression sur une surface. Les images appartiendraient-elles dès lors autant aux profondeurs, à ce qui se cachait, qu’aux évènements plastiques de mon environnement visuel ?

Chaque état du monde et sensations optiques, convertis en évènements plastiques au même titre que les incidents de la peinture, ont vocation à se figer en figures, basculer dans le domaine de l’espace peint et dialoguer avec ses strates.

Regarder le monde en tant qu’il était déjà sous la peau, le velum de l’espace peint. 

Ces rencontres dans l’espace pictural se traduisent  en rondes-bosses, aplats, glacis et jeux avec les bords du tableau. Les modèles de l’Histoire de la Peinture et ses pratiques - j’y associe l’art de l’enluminure qui tricote surface du texte et figures - se sont enrichis  de ce qui s’est révélé, au fil des explorations comme « histoire du peint ». Cette kermesse des pratiques convoque productions culturellement non valorisées ou connexes à l’instar de la peinture décorative, l’illustration voire la peinture en bâtiment.

Magnificence et  majesté de la peinture...

Commissaires d'exposition

Horaires

Du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 15h à 19h.

Le samedi de 10h à 12h et de 15h à 18h

 

Tarifs

Entrée libre

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Diem perdidi Galerie du Tableau 37 rue Sylvabelle 13006 Marseille France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022