Beings

La question primordiale de l’identité fracturée et multiple du corps noir, parfois jusque dans son déracinement, est un thème de recherches plastiques récurrent dans la création contemporaine. La réappropriation esthétique de ce corps par les artistes représente souvent un élément constitutif d’un propos à la fois historique, géopolitique et intime sur nos sociétés contemporaines occidentales.

La galerie Backslash et le club de collectionneurs Barter proposent une exposition d'envergure et réunissent des artistes travaillant sur différents continents mais tous connectés à (ou issus de) la création actuelle africaine et de sa diaspora.

Beings offre une remarquable occasion de souligner les dialogues artistiques permanents entre l'Afrique contemporaine et les afro-descendants, quels que soient leurs lieux de résidences.

Les thèmes abordés, notamment ceux du corps et de la représentation de soi, s'attachent à observer les notions de l'imagination de la mémoire et de la spiritualité. Cette spiritualité transgénérationnelle, exacerbée par l'énergie émancipatrice de la création contemporaine africaine et panafricaine, est elle-même le fruit d'une manifestation collective et universelle. La représentation des hommes et des femmes noir.e.s dans nos sociétés contemporaines, à travers la création africaine et les cultures vernaculaires, met en avant les questions de transmission qui, bien au-delà de l'Afrique, se reflètent et trouvent des rayonnements dans le reste du monde.

“Il reste donc à définir ce que le signe africain pourrait être, non pour les autres et aux yeux des autres, mais pour l’Afrique elle-même, en sa force et sa puissance propre, dans le champ intellectuel, culturel et artistique mondial de notre temps. (…) Les grands flux culturels, artistiques et intellectuels qui animent l’Afrique au début de ce siècle portent, d’un bout à l’autre, sa signature.” écrit Achille Mbembe, philosophe, théoricien du post-colonialisme, politologue, historien et enseignant universitaire camerounais.