Badaudage

Le badaudage, terme réhabilité par les internautes pour signifier la lecture des échanges sur les forums sans y prendre part, n'est cependant pas une activité dans l'air du temps. C'est pourtant celle que pratique Dominique Lucci. Ce temps à soi, à vaquer sinon à divaguer l'amène à une écriture toute particulière : celle du dessin. Entre réalité et imaginaire, histoires vraies et fictions, ce jeune grenoblois trace une ligne (dessinée) que chacun de nous peut prendre -ou non- pour la lâcher un peu plus loin pour s'en éloigner ou rebrousser chemin. Dominique Lucci travaille ce médium ancestral qu'est le dessin avec la précision et la nonchalance qui caractérise ce mode d'expression. Aussi nous invite-t-il à revivre au coeur de la Halle des parcours par lui seul suivis en extérieur. Cet écho à une possible promenade réelle et proche révèle que la mémoire, les choix des promeneurs, leurs arrêts sur image peuvent être très différents. Ce travail in situ implique une résidence qui donnera à l'artiste le temps nécessaire pour sentir ce nouvel espace qui lui est donné à vivre et à restituer. En complément de ce voyage sur les murs, d'étranges dessins sur papier thermique (ticket de caisse, fax) naissent de la brûlure infligée par un bâton d'encens devenu crayon. L'apparition, l'existence même du dessin tient alors de la destruction de la matière : l'encens consumé et le papier qui se transforme, devient autre, par le fait de la chaleur. Dominique Lucci obtient son DNSEP en 2000 à Valence puis poursuit une carrière où se mêlent arts plastiques, multimédia, animation et enseignement. Il vit et travaille à Grenoble