Audrey Perzo
Commissaire : Morgane Prigent
Texte de Elora Weil-Engerer, Audrey Perzo, Le crépuscule des formes
Il n’est rien de plus intéressant que de voir à travers une fenêtre fermée : elle met le proche à distance, crée d’autres espaces dans l’espace. Pour peu qu’elle soit embuée, elle donne une aura aux choses car elle les montre moins par ce qu’elles sont que par ce qui les entoure. Une fenêtre opaque est un support-projection pour l’esprit. La vitre, l’image ou l’eau, quand elles sont troubles, sont plus propres à créer des fantasmes que le clair et le distinct. Quand nous cherchons un souvenir dans notre mémoire, il nous arrive souvent de fermer les yeux : l’obscurité permet-elle de mieux voir les contours ? En opacifiant, il s’agirait d’obstruer, en partie, l’oeil physique pour ouvrir l’oeil de l’esprit, de placer un voile sur les images comme pour les glisser sous les paupières closes.
La peinture d’Audrey Perzo procède de l’architecture, du design, et de l’espace en général. Les lignes qui la traversent témoignent d’une géométrie appliquée, faite de pavements, de plans, de lignes de fuite, de volumes, de cercles et de carrés. La peinture est en cela "medium" au sens strict, c’est-à-dire qu’elle est un moyen d’accueillir et de transmettre autre chose qu’une forme ou une couleur définies, comme un conduit accompagnant des énergies potentielles. Aussi, se constate une poétique du bricolage où le brouillon, la maquette, le schéma et la cartographie sont moins marqueurs de repentirs et de travaux préparatoires que du travail en soi. Mais ces formes nettes sont rendues floues par le biais de plusieurs truchements : reflets, transparences, dispositifs membranaires. Leur précision première fait place à l’instabilité, au vaporeux, au tremblement. Par exemple, elles s’animent à travers un verre dépoli noyant les contours comme des fumerolles de pensées ou de silhouettes à la dérive. Ce sont dès lors des caractéristiques temporelles qui s’immiscent dans l’espace plastique puisque les formes sont poreuses aux éléments changeants qui les entourent : le mouvement, la lumière, l’environnement, les corps. Ce travail est donc un travail sur l’atmosphère et s’ouvre vers le spectateur qu’il place en son sein comme au milieu d’un paysage. Voyons-nous parce que nous voulons voir ou parce que quelque chose, au coin de l’oeil, semble nous regarder ?
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Artistes
Accès mobilité réduite
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Comment s'y rendre
– RER C ou D : station Juvisy-sur-Orge, sortie Mairie, puis prendre l’Avenue Estienne d’Orves jusqu’à l’église, à droite prendre l’avenue de la Terrasse. L’accès se fait par l’arrière du bâtiment en rez-de-jardin.
– En voiture depuis Paris : autoroute A6, puis aéroport d’Orly / N7 direction Evry. Sur la N7 sortie Juvisy centre ville / centre hospitalier.