ASSURANCES 1 - PAYSAGE COLLATERAL 3

Exposition
Arts plastiques
Voyons voir art contemporain et territoire Aix-en-Provence

Assurances exposition, Total

En Conclusion de sa résidence au domaine de Grand Boise avec Voyons voir, Noël Ravaud présente son exposition : Assurances 1: Paysage collatéral 3 qui comprend un film, un ensemble d’une trentaine de photographies et deux sculptures dont l’une d’elle, Total, est une scène. Le film montre des panneaux disséminés dans le paysage, qui sont autant de « panneaux de campagne(1) » comme on dit campagne militaire, politique, publicitaire… et ‘outils visuels’, au sens de Daniel Buren. La sculpture Silence Assurances ramasse le tournage du film, qui égrène de scène en scène et dissémine sur le territoire du domaine Grand’Boise les panneaux d’annonces d’assurances, sur un tas de terre face à la Sainte Victoire.

Complément d'information

La sphère de l’assurance pèse de plus en plus à divers titres –mais pour une raison unique-- sur l’existence contemporaine de près ou de loin, de façon anachronique et spatiale, subjectivement et concrètement. Les formes des activités et des territoires agricoles n’échappent pas, eux non plus, au modelage des assurances étant donné que sous couvert de sécurité les domaines d’implication et d’application des assurances semblent potentiellement aussi illimités que ceux de l’astrologie.
Le langage aussi s’ingénie à recouvrir de son sécurisant manteau la réalité au plus près de sa substance supposée : le langage, et certainement l’art aussi, serait en cela des assurances sociales au même titre que le sport ou les jeux vidéos supposés, dit-on, être des succédanés à la violence et la guerre. Pourtant, la médiatisation délirante de la seconde guerre en Irak tendrait à prouver qu’il n’en est rien. Le terme de paysage collatéral provient de cet usage du langage qui fit de la réalité sur le terrain, en 2003, un malencontreux dégât collatéral médiatique, un « désert du réel » comme il est dit dans Matrix.
Assurances 1 propose de voir à quelles conditions, matérielles et subjectives, il serait possible, avec un peu d’art, de transformer n’importe quel territoire en un parc délirant du langage. Selon cet angle, Assurances 1 prolongera à nouveau la réécriture de Bambiland, la pièce de théâtre de Elfriede Jelinek, par d’autres moyens que littéraires.
Les assurances forcent à une vie matérielle anachronique : gardes fou, anti-vol ou cotisations inscrivent le futur dans le présent sous son aspect angoissant. Les effets sont visibles au quotidien : des murs s’édifient, des caméras balaient des espaces vides... Les assurances usent de modèles plus ou moins cohérents à propos des corps, des événements, des pratiques mais aussi des comportements, de jour comme de nuit, mais, souvent, au moment de payer, le contrat ne cadre pas vraiment avec la réalité des circonstances car modéliser suppose exclure une grande partie du donné de la réalité. Transporter des panneaux d’assurances dans le paysage reviendrait donc à inscrire du fragmentaire dans de l’homogène mais aussi bien du cohérent dans du précaire. Faut-il choisir ?
Le procédé générateur du film Assurances 1 part de la prise en compte de la récurrence de ce type de décalage, d’écart à la réalité inhérent à l’activité de l’assurance : il s’agit de promener des annonces d’assurances dans le paysage, de confronté des formulations plus ou moins génériques à des sites et situations trouvées ou fabriquées. De même, il s’agira d’utiliser le toit d’une station Total en partie enterrée comme scène pour des discours politiques et d’autres mises en scènes qui alimenteront le film.

(1) titre de la conférence de Sylvie Coëllier, sur place, le 16 octobre 2010.

Autres artistes présentés

Noël Ravaud

Horaires

dimanche 19 septembre à 16h et samedi 16 octobre à 16h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Voyons voir art contemporain et territoire 1, place Victor Schoelcher Le Patio 13090 Aix-en-Provence France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022