Armando Andrade Tudela

Seuil de rétablissement
Exposition
Arts plastiques
Le Grand Café Saint-Nazaire

Armando Andrade Tudela, projet pour l’exposition Le Seuil de rétablissement, 2013, ©Hannes Bock

Habile analyste des formes culturelles, Armando Andrade Tudela développe depuis dix ans un univers plastique traversé par les notions d’interprétation, de déplacement, de chevauchement d’époques et de références puisant à la fois dans l’histoire de l’art, la culture populaire,  la sociologie.

 

Sa pensée privilégie le mouvement : préoccupé par un temps des origines, il décrypte les différentes strates de l'histoire des lieux, des architectures (par exemple le siège du Parti Communiste français réalisé par Oscar Niemeyer, ou la Bulle à six coques de Jean Benjamin Maneval),  des créations culturelles muséifiées (des artefacts précolombiens aux antiquités grecques du Pergamon Museum) pour en proposer une relecture subjective – une manière de rejouer la complexité du monde dans des installations où plusieurs discours peuvent cohabiter et s’hybrider.

 

Dans sa pratique, l’artiste capte avec finesse les enjeux idéologiques véhiculés par les objets, les espaces témoins que le temps a rendus neutres. Il étudie volontiers l'assimilation sud-américaine de certains codes du modernisme occidental et de la modernité dont il retient principalement l’idée de transparence et de réfraction des surfaces. La série intitulée Rattan, 2008 décline ainsi des formes abstraites et minimales dans un matériau artisanal connoté par excellence – le rotin, tendu ici sur des cadres métalliques superposés de manière à créer des effets cinétiques. Cette tendance au cumul des références, qui suggère l’impossibilité de figer l’objet dans un seul cadre esthétique, permet aussi la construction d’une mémoire non-linéaire, qui oscille entre continuité et discontinuité historique.

 

De la même manière, lorsque l’artiste filme l’université de San Cristóbal de Huamanga,où le Sentier Lumineux, le parti radical péruvien vit le jour, il envisage l’architecture moderniste comme base de sédimentation — à laquelle il adjoint une représentation de Pikimachay, une grotte de la vallée d’Ayacucho, dans les Andes, premier habitat connu au Pérou mais aussi cachette utilisée par le groupe terroriste. Il interroge ainsi en toile de fond l’emprise des lieux sur la formation des communautés et des utopies.


Ici, comme dans l’ensemble de son travail, la mémoire des espaces et des objets convoqués, renvoient à « l'idée d'un passé mais d’un passé qui relève toujours d'une actualité et révèle l’écart entre ce qui s'est passé (l’histoire) et ce qui ne s’est pas produit (désir, illusion) »[1]. Les silences, les changements d’échelles, les juxtapositions énigmatiques, la large place laissée au vide, sont autant de moyens utilisés par l’artiste pour explorer les traductions des imaginaires, des idées issues de contextes hétérogènes, en évitant cependant tous recours à la narration.

 

Ce sont également ces glissements référentiels et temporels qui ont mené Armando Andrade Tudela à élaborer un scénario tendu, intimement lié à l’histoire de Saint-Nazaire. Prenant le contre-point de l’architecture fonctionnaliste de la ville, l’artiste revisite, pour son exposition au Grand Café, les pratiques expérimentales de l’architecture des années 1950-1960, mais aussi l’utopique projet de l’architecte Frederick Kiesler, La Maison sans fin, habitat organique qui supprime fondations et frontières murales, alterne transparence suspendue et croûte craquelée de terre — continuum unique où chaque élément s’envisage comme un noyau de possibles. Avec ce projet, la maison libérée de l’esthétique traditionnelle devenait créature vivante.

 

En articulant ces différents pôles de réflexion dans un film, l’artiste formule également un propos autour de la reconstruction, du soin et de la transmission des formes. En creux, c’est à l’écriture de l’histoire elle-même que s’intéresse Armando Andrade Tudela, qui réside, selon Michel de Certeau, « entre science et fiction ».

 

En parallèle, sera présentée une vaste installation produite à l’occasion de cette exposition : différentes pièces de textiles ethniques, des ponchos — production mondialisée d’artisanat aux accents néo-hippies— seront présentés entre de grandes plaques de plexiglas, jouant avec les conventions muséales ethnographiques et rappelant certaines cartographies ou plans d’architecture radicale (Superstudio, Archizoom…). Une nouvelle occasion de vérifier la singularité de regard de l’artiste et la charge esthétique, politique et sociale de ces objets, traversés et réactivés, du global au local.

 

 

Rendez-vous autour de l’exposition

 

[Rencontre avec l’artiste]

En discussion avec Peio Aguirre critique d’art, commissaire d’exposition et éditeur
Le dimanche 17 novembre à 15h00

Au Grand Café

Entrée libre

 

 

[Cycle de conférences]

Par Eva Prouteau, historienne de l’art

Les mardis 12 novembre et 10 décembre à 18h30

Au Grand Café

Pour toutes informations complémentaires, contactez le 02 44 73 44 00

 

Informations pratiques

 

LE GRAND CAFÉ, CENTRE D’ART CONTEMPORAIN

Place des Quatre z’Horloges, F-44600 Saint-Nazaire

tél. +33 (0)2 44 73 44 00 - F + 33 (0)2 44 73 44 01

grand_cafe@mairie-saintnazaire.fr

http://www.grandcafe-saintnazaire.fr

 

HEURES D’OUVERTURE DE L’EXPOSITION

Ouvert tous  les jours, sauf lundis et jours fériés de 14:00 à 19:00. Les mercredis de 11:00 à 19:00

Entrée libre


[1] HERNÁNDEZ-CALVO, Max, «La scène comme personnage », les possibilités et les limites dans les films d’Armando Andrade Tudela, texte à paraître, éditions les presses du réel.

 

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Tarifs :

gratuits

Complément d'information

endez-vous autour de l’exposition


Rencontre avec Armando Andrade Tudela
En discussion avec Peio Aguirre critique d’art, commissaire d’exposition et éditeur
Dimanche 17 novembre à 15:00
Au Grand Café, entrée libre



Conférences
Par Eva Prouteau, historienne de l’art
Mardis 12 novembre et 10 décembre à 18:30
Au Grand Café

Commissaires d'exposition

Horaires

Informations pratiques Ouvert tous les jours sauf les lundis et jours fériés de 14h00 à 19h00. Les mercredis de 11h00 à 19h00

Adresse

Le Grand Café 2 place des Quatre Z'Horloges 44600 Saint-Nazaire France

Comment s'y rendre

En bus
Arrêt Quatre z’horloges : ligne U2
Arrêt Rue de la Paix : ligne Hélyce

En train
Depuis Paris-Montparnasse (TGV) : 2h40
Depuis Nantes (TGV ou TER) : 30 à 50 min
Puis Bus :
ligne U2 direction St-Marc (Le Grand Pez) — arrêt Quatre z’horloges
ligne Hélyce direction Université — arrêt rue de la Paix

En voiture
Depuis Nantes par la 4 voies : 45 min
Depuis Rennes : 1h30
Depuis Vannes : 1h
Parking à proximité

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022