Armand Jalut / Maxime Rossi Ummagumma

Duo Show
Exposition
Arts plastiques
Ecole municipale des Beaux-Arts/galerie Édouard-Manet Gennevilliers

Pour leur première exposition dans un centre d’art, Armand Jalut et Maxime Rossi donnent le ton avec un titre, certes emprunté à l’un des albums des Pink Floyd, mais qui résonne aussi en lui-même comme une amusante onomatopée. Au-delà des divergences de médiums, l’exposition « Ummaguma » révèle de très fortes connivences entre leurs œuvres. Expérimentales et jubilatoires, toutes deux empreintes de liberté de faire et d’être, elles ressortissent d’une approche poétique et ironique qui nous interroge sur notre appréhension et notre perception d’un geste artistique. Les peintures d’Armand Jalut attirent par leur qualité d’exécution autant qu’elles suscitent le dégoût et la répulsion. A la virtuosité de la réalisation, à une certaine volupté de la matière, répond la trivialité des sujets : ici, un canapé éventré, là, une peau de banane ou un plat de tomates farcies, plus loin, une charmante tête blonde façon Poulbot. L’indétermination, l’organicité des matières, l’hypertrophie des motifs, tout comme les angles de vues adoptés, confèrent à l’ensemble un caractère parfois indéfinissable, souvent inquiétant, voire sexué ou réellement monstrueux. La peinture est pour Armand Jalut un médium qui, par la figure et la composition, autorise les développements de l’imaginaire dans sa relation au spectateur. Dans un rapport direct et frontal, ses œuvres laissent ce dernier dans le doute quant au sens et à la finalité d’un tel travail, pour ensuite le placer face à ses fantasmes archaïques et à ses propres résurgences. Quelle attitude alors adopter face à des œuvres qui évoquent l’obscène banalité, l’organique, le monstrueux et la culture vernaculaire ? Armand Jalut ne tranche pas. A l’instar d’un Picabia, son entreprise, non sans dérision et au risque de se compromettre, sape l’uniformisation des goûts et des couleurs. A contrario du travail d’Armand Jalut, circonscriptible à la pratique exclusive de la peinture et du dessin, celui de Maxime Rossi est pour sa part protéiforme. Pour autant, il trouve sa cohérence et sa logique dans la multiplication d’expériences plastiques qui ne semblent avoir d’autres finalités qu’elles-mêmes et qui procèdent généralement de techniques pour le moins rudimentaires et improbables. Ses œuvres fonctionnent par associations d’idées, par glissements formels, par déplacements sémantiques, avec un art consommé du calembour, un humour indéniable et une certaine poésie. Enfin, elles se révèlent souvent sous des formes fragiles et précaires non dénuées d’une certaine plasticité, à l’exemple des « Unes» des Daily Mirror, percées d’une bulle (sorte de phylactère en creux) et recouvertes d’une couleur or ou argent, exception faite du nom du tabloïd et d’un fragment du titre, Man (Harry). Glissement, quant à elle, consiste en un dripping animalier. Des escargots, élevés en liberté dans l’atelier, ont laissé sur une planche de bois, l’empreinte baveuse de leurs déambulations. Une fois morts, et selon le principe du camouflage ou du trompe-l’œil, Maxime Rossi a placé leurs coquilles vides sur les nœuds du bois. Cette exposition est pour Armand Jalut et Maxime Rossi l’occasion de présenter de nouvelles pièces et d’entreprendre un travail en duo. Elle est pour nous l’opportunité d’un questionnement sur l’inaliénabilité du travail de l’artiste comme garantie de liberté d’être, de penser et d’agir. Lionel Balouin, commissaire de l’exposition

Adresse

Ecole municipale des Beaux-Arts/galerie Édouard-Manet 3 Place Jean-Grandel 92230 Gennevilliers France

Comment s'y rendre

Depuis Paris 

MÉTRO : Ligne 13 terminus Asnières-Gennevilliers-Les Courtilles + 10 min. à pied ou 3min. Tram 1 arrêt "Le Village".
RER C : Gare de Gennevilliers + 10 min. à pied ou 3min. Tram 1 arrêt "Le Village".

ROUTE : Porte de Clichy, direction Clichy centre, Gennevilliers centre puis Village.

Dernière mise à jour le 2 mars 2020