Antonella Zazzera - Trames de lumière
Carte blanche à Frédéric Jaeger
Antonella Zazzera est une artiste italienne de 38 ans. Elle vit et travaille à Todi, en Ombrie, région du centre de l’Italie riche sur le plan artistique, où l’on peut admirer les œuvres de Giotto, Fra Angelico, Signorelli ou encore Piero della Francesca.
Elle se passionne très tôt pour le dessin et la peinture, et fréquente l’Académie des Beaux-arts de Pérouse dont elle sort diplômée en 1999. Le clair-obscur lui apprend à modeler la forme à travers la lumière : elle reproduit au crayon les tableaux du Caravage !
En 2005, elle remporte à Rome le 1er prix de la jeune sculpture italienne.
Née de parents agriculteurs, la nature toute entière est son terrain de jeu.
Ses recherches l’amènent à s’intéresser au pouvoir du signe et de la trace, et ses premières œuvres ont des allures de graffitis. On pense à Brassaï et à Dubuffet. Elle multiplie les expériences et découvre la centralité de la lumière dans la définition de l’espace et de la forme. La sensibilité de la pellicule photographique lui fait voir un langage de signes invisibles à l’œil nu mais figé dans un espace-temps donné. Elle veut retranscrire cette découverte dans un langage plus dynamique qui la pousse vers la tridimensionnalité. Elle cherche l’entrée et trouve son fil conducteur : le cuivre.
Un maillage de fils ordonné selon un rituel très précis constitue, strate après strate, une sorte de trame métallique sur laquelle vient s’accrocher ou se refléter la lumière.
La technique s’affine, la matière première se diversifie : l’artiste joue sur les variations de forme et de couleur, les épaisseurs de fil et les effets vibratoires provoqués par la multiplication des lignes pour produire des sculptures à forte charge, des œuvres à haute tension.
Parmi les références artistiques qui nous viennent à l’esprit en regardant le travail actuel d’Antonella Zazzera, citons les études sur la lumière du futuriste Giacomo Balla, les recherches sur la sédimentation de Piero Dorazio, les sculptures en feutre de l’américain Robert Morris, le langage des signes de Hans Hartung ou encore les espaces en dédale de Vieira da Silva.
L’exposition personnelle que lui consacre la Galerie Jaeger Bucher du 8 mars au 26 avril 2014 est, pour l’artiste, l’occasion de montrer pour la première fois ses œuvres au public français.
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