André Mérian
Le Château d‘Eau présente ce printemps, «Never Mind», la dernière série d’André Mérian réalisée fin 2016.
Alors que ses séries antérieures portaient sur la question du paysage, de son évolution et de la trace laissée par l’homme, telle «Esthétiques urbaines» réalisée en 2009 à Toulouse lors d’une résidence organisée par le Château d’Eau, André Mérian, avec «Never Mind» s’éloigne de ses travaux de «paysages documentaires» et se concentre sur des fragments de paysages et d’objets du quotidien pris en plans rapprochés.
Il nous livre dans ce travail une vision très personnelle du quotidien qui l’entoure en mettant en avant une sensation de «laisser -aller» qu’il tente de nous faire ressentir avec des photographies semblant avoir été choisies au hasard de ses flâneries : des carreaux de faïence de salle de bain, un rideau opaque, un coin de rue, un papier froissé, une cascade, un angle de mur...
Un laisser-aller, suggéré par le titre, et faussement désinvolte puisqu’il s’agit au contraire d’un travail très précis sur la construction de l’image, la minutie des cadrages et l’exploitation de la lumière .
En mettant en scène certains objets, en les déplaçant, en choisissant le dépouillement et le caractère extrêmement épuré des sujets, en décidant d’une composition de l’image à la limite de l’abstraction, André Mérian cherche à frapper le regard et à provoquer un impact visuel du réel à travers ces scènes du quotiden et ces paysages anonymes.
Ces quarante-cinq clichés s’inscrivent dans le prolongement d’une réflexion de l’artiste sur la solitude humaine face à la nature.