Adi Nes

The Village
Exposition
Photographie
Galerie Praz-Delavallade Paris 03

Pour sa troisième exposition à la Galerie Praz-Delavallade, Adi Nes présente une sélection de photographies de sa nouvelle série : “The Village”. Comme dans ses travaux précédents, Adi Nes convoque ici les notions d’identité et de masculinité. Cependant, “The Village” se distingue par sa mise en scène dans un paysage rural et surtout par sa référence à la tragédie grecque.

Les prises de vues de cette série ont été réalisées dans la Vallée de Jezreel, un lieu éminemment important pour Israël, notamment évoqué dans plusieurs récits bibliques. Dans ses photographies méticuleusement composées, le village de fiction que crée Adi Nes est une métaphore de l’espoir et des contradictions du rêve sioniste. Les images pastorales sont imprégnées d’une tension sous-jacente. L’artiste dit : “Comme l’état d’Israël, ce village apparaît tel un microcosme à la
veille de la tragédie. C’est le paysage d’une vallée idyllique composé de  larges perspectives, de champs verdoyants et d’arbres gorgés de fruits mais sous-tendu par une tension palpable.”

Chacune des photographies semble se situer avant ou après le moment-clé, donnant ainsi au spectateur la liberté de toute interprétation. Adi Nes utilise des références aussi classiques que la tragédie ou le mythe, telles la dualité d’Apollon et de Dyonisos, ou les allégories bien connues d’Orphée ou de la chèvre sacrificielle. Il implique les villageois dans une histoire épique faite d’isolement et d’utopie. Comme dans ses séries précédentes, il se réfère à l’histoire de l’art pour étudier l’identité israélienne, le patriotisme, les problèmes liés aux relations intergénérationnelles ainsi que les questions d’appartenance sexuelle.

Les photographies d’Adi Nes sont toujours des métaphores. Au premier abord, elles semblent s’intéresser à des questions liées aux conflits et aux tensions sociales vécues dans son Israël natal, mais elles peuvent être lues sous différents angles. La philosophie, la psychologie et d’autres sources culturelles enrichissent chaque oeuvre de l’artiste. La photographie du garçon au milieu d’un champ de citronniers est inspirée du “Garçon conduisant un cheval” (1906) de Picasso. Mais ce jeune homme à la peau mate symbolise aussi l’étranger et représente l’aliénation et l’altérité dans la société israélienne. Au milieu de tous ces cheveux clairs ou ces yeux bleus, il pourrait représenter l’arabe dans la société juive, ou l’immigrant juif séfarade par opposition aux Israéliens de naissance. Il incarne le fantasme de l’exclu cherchant désespérement à faire partie d’un groupe. Cette aliénation, Adi Nes ne l’illustre pas uniquement dans sa pratique, il la vit aussi au jour le jour. Le thème central de son travail a toujours été l’identité, lui qui, homosexuel, a grandi à Kiryat Gat, issu d’une famille d’immigrés iraniens.

 

Adi Nes – né en 1966 à Kiryat Gat, Israël, vit et travaille à Tel Aviv. Il est diplômé du Département de Photographie de la Bezalel Academy of Arts and Design à Jerusalem et est depuis reconnu comme l’un des artistes majeurs de son pays. Ses séries précédentes sont : “Biblical Stories” (2003-2006); “Prisoners” (2003) créée à l’origine pour le magazine Vogue; “Boys” (2000); et enfin “Soldiers” (1994-2000) dont la photographie la plus connue est inspirée de “La Cène” de Léonard de Vinci. Son travail fait partie des collections suivantes : The Corcoran Gallery of Art, Washington D.C.; The Museum of Contemporary Art, San Diego; FNAC-Fonds National d’Art Contemporain, Paris; NeuflizeVie, Paris; The Israel Museum, Jerusalem; The Jewish Museum, New York; The Tel-Aviv Musuem of Art, Tel Aviv; The Montreal Museum of Fine Arts, Canada; et The Fine Arts Museum, San Francisco.

Horaires

Du mardi au samedi, de 11h à 19h

Adresse

Galerie Praz-Delavallade 5 rue des Haudriettes 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

Métro Rambuteau (ligne 11)
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022