Les Puces Typo

Entretien avec l'équipe qui prépare la quatrième édition des Puces Typo, à propos de cet événement, de la sortie du numéro 2 de la revue Après/Avant et du programme des Rencontre de Lure de cet été.

La quatrième édition des Puces Typo aura lieu le 17 mai, son succès ne se dément pas, que pourra t-on découvrir lors de cette nouvelle édition ?

La formule ne change pas, elle se bonifie et c’est la clé du succès. Le campus de la Fonderie de l'Image et nous-même, l'équipe des Rencontres internationales de Lure, invitent les exposants fidèles que le public aime retrouver ainsi que de nouveaux exposants pour surprendre chaque année... C’est aussi une histoire de mélange. Mélange de personnes qui s’enrichissent ainsi mutuellement : typographe au plomb, étudiant aux recherches expérimentales, designers confirmés, etc. Une formule toute lursienne en somme.

Cette saison encore, un généreux bouquet printanier graphique et typographique. Des éditeurs : micro, comme Les éditions du temps qui passe, Première pression à froid, le collectif47 ; ou plus grands, comme les Éditions des cendres, les Trois Ourses, Ypsilon, etc. Des créateurs et diffuseurs de fontes aux productions toutes originales : les fonderies collaboratives FontYou, VTF seront là et également des personnalités comme Pierre di Sciullo, Olivier Nineuil, etc. 
Les amateurs de revues pourront retrouver The Shelf, Graphê, Pulp et bien d’autres. Les chineurs pourront se plonger dans les livres d'occasions sortis des cartons de Marc Combier. Nous sommes heureux d'accueillir également des éditeurs d'objets graphiques (jeu, papeterie ou livres à systèmes), Les éditions d'Avril et Gaëlle Pélachaud. 

Enfin, comme nous aimons ce qui est à côté du chemin, là où l’on se laisse surprendre. Cette année, nous aurons Guillaume André et son palétocyclographe, une machine infernale entre vélo et sérigraphie maison, qui est là pour nous permettre d'appréhender le hasard et les formes qu'il engendre. Il ne s'agira pas de seulement regarder mais aussi de pédaler un peu !

Vous allez lancer le deuxième numéro de la revue Après\Avant, pouvez-vous en dire un mot ?

Le deuxième numéro de la Revue Après/Avant vient juste d'être bouclé et part pour l'imprimerie. Cette revue, initiée par les Rencontres de Lure, souhaite en restituer l'esprit et donner un aperçu de ce qui se passe lors de la semaine très dense des sessions d'été à Lurs, enProvence.

Après, c’est après Lure : comme un besoin de revenir sur le contenu et les échanges si singuliers qui ont lieu chaque année durant la dernière semaine d'août. Cette année, nous avons pu couvrir réellement toutes les conférences de notre dernière session sur le thème de l'Amateur. Une session très ouverte sur les mutations en cours des pratiques artistiques et ce que cela peut avoir de perturbant et de stimulant pour les acteurs de la scène graphique et typographique dont c'est le métier. 
En attribuant aux rédacteurs la mission délicate de rendre compte d'une conférence, il leur était demandé également de s'autoriser une restitution et une grille de lecture très personnelle, de réagir en fonction de ce qui les avait interpellé. Certaines conférences ont d'ailleurs fait l'objet de deux points de vue, ce qui permet de voir à quel point un même exposé peut résonner différemment. 

La deuxième temps de la revue est l’Avant, une mise en appétit de la session à venir sur les processus de création par quelques articles de fond où par des contributions plus sensibles, autant de pierres d'attente qui tournent autour du thème à venir et invitent chacun à l'investir. 

Un autre aspect de cette revue est l'appel à contribution typographique. Cette année nous avons eu plus de 150 participants avec pour chacun 1 à 17 propositions de caractères ! Bien sûr, nous n'avons pas pu les retenir tous pour ce numéro. La sélection a été le fruit de longues heures de débats. Tout de même, plus de cent caractères ont trouvé leur place, certains en texte courant, titrage ou chapeau, et d'autres qui ne sont représentés que par quelques lettres choisies. L'ensemble donne une bonne idée de ce qui nourrit la recherche actuelle en matière de création typographique.

Les Puces Typo donnent également l'occasion de présenter le programme des Rencontres de cet été. Quel en sera le thème et le programme cette année ?

Le thème des Rencontres de cette année s’intitule « Chemins de faire. Activer la page blanche » (cette expression est empruntée à Adrian Frutiger). Au-delà de la question des outils, qui a un sens pratique si ce n'est politique avec notamment l’opposition très actuelle entre logiciels propriétaires et/ou outils libres, nous avons voulu mettre en lumière les « cuisines » de la création. Comment s’initie le processus créatif ? Comment passe t-on du blanc de la page au noir du signe graphique ?

À Lure, cet été, c’est tout le dispositif de création que nous allons éclairer par la rencontre avec des acteurs importants ou innovants : en solitaire ou en groupe, dans quel environnement, dans quelle création, à quel rythme, avec quels moyens, quelles intentions ? C’est cette perspective plus large que le graphisme et la typographie qui va nous donner l'occasion de mieux comprendre ce qui se passe sur la table et autour. Avec aussi les mille petites manies et anecdotes qui témoignent de la vie des artistes, des designers et qui composent leur quotidien de création.

Entretien réalisé par Véronique Marrier, chargée de mission pour le design graphique au Centre national des arts plastiques et co-commissaire de « Graphisme en France 2014 ».

Équipe des Rencontres de Lure : Laure Dubuc, Marie-Astrid Bailly-Maître, Adeline Goyet, Samuel Goyet et Nicolas Taffin.

Dernière mise à jour le 10 février 2022