0,5 mm sous la peau

Vernissage ouvert à tous.tes le jeudi 23 novembre de 18h à 21h au 11 rue des Beaux-Arts à Paris. 

Adèle Salaün-Meuriot et Joséphine Chauchat sont récemment diplômé.es de l'ENSBA Lyon. A travers le médium de la peinture, Adèle Salaün-Meuriot élabore des imaginaires où ses proches sont mis en scène. La façon dont le corps performe pour être sujet de désir anime ses recherches visuelles qu'iel puise dans le cinéma. Joséphine Chauchat développe une pratique autour de la photographie. Elle y explore l'image comme fiction, objet de désir et de narration mais aussi comme surface sensible et tactile.

"Ce projet d'exposition en duo est venu d'une discussion dans bar, près du Canal de l'Ourcq, il y a un an. Nous parlions de nos sexualités dans un corps qui change, qui devient parfois douloureux mais aussi familier au fil du temps. Le film Les Crimes du futur passe à cette période au cinéma, on discute de notre fascination commune pour les films de Cronenberg. Dans ce dernier, le désir sexuel se traduit par des séquelles physiques. L'un.e de nous sort tout juste d'un grave accident à la main et ce film lui a fait beaucoup de bien, parce qu'on ne voit habituellement pas le corps de cette façon. On n'a peu de représentation du corps suant, blessé, ouvert, et qui désire malgré tout. Suite à cette conversation, est née l'envie commune de donner notre regard sur la charge érotique de matières ordinaires : la peau, les gouttes d'eau, la salive. Nous voulions travailler à révéler une sensualité dans le quotidien. On s'est alors échangé des captures d'écran de film, des close-up sur des visages et des gestes. On a aussi continué à se raconter nos vies sexuelles, parfois solitaires, parfois rêvées. 0,5 mm sous la peau, c'est la profondeur de l'aiguille qui tatoue pour la vie. Il n'y a qu'un millimètre entre le vrai et le faux, entre ce qu'on vit et la vie qu'on s'invente. Dans cette exposition, nous mêlons nos photos intimes à des imaginaires proches du fantastiques. Des amas de matières gluantes sur les tirages de Joséphine, des lumières de cinéma dans le travail d'Adèle. La fiction et le banal se frôlent, et ces entorses au réel rencontrent le quotidien d'un corps animé par des pulsions scopiques."