Enquête sur le/notre dehors (Valence-le-Haut) < 2007 - … > à la date du 24 avril 2012 » Alejandra Riera avec des habitants.e.s de la « zone sensible

Projet soutenu par le Cnap
Projection/Diffusion audio
Arts plastiques
Centre Pompidou Paris 04

Enquête sur le/notre dehors (Valence-le-Haut) < 2007 - … > à la date du 24 avril 2012 d’Alejandra Riera avec des habitants.e.s de la « zone sensible »

Film et publication

Initié en 2007 par et avec des habitants.e.s d’un quartier périphérique de la ville de Valence (Drôme), l’essai Enquête sur le/notre dehors (Valence-le-Haut) < 2007 - … > à la date du 24 avril 2012 bouleverse les images récurrentes des quartiers en marge des grandes villes et accueille paroles, photographies, pensées et gestes dans leurs rapports complexes à une écriture collective et à l’histoire.

06 octobre, 18h30 - 22 h, Cinéma 2, Centre Pompidou

Entrée gratuite
Présentation de l’essai : Enquête sur le/notre dehors à la date du 24 avril 2012.
Projection du film qui l’accompagne signé « à la date du 15 juillet 2012 » (1h50, couleur, N/B)
Séance en présence d’Alejandra Riera, Lotte Arndt, Marine Boulay, Muriel Combes et Valérie Cudel

07 octobre, 19h00, Espace Khiasma, Les Lilas

Projection du film : Enquête sur le/notre dehors à la date du 15 juillet 2012 (1h50, couleur, N/B) suivie d’une rencontre autour d’une soupe conviviale.
Séance en présence d’Alejandra Riera et de nombreuses et nombreux invité.e.s

Enquête sur/le notre dehors répond initialement à une commande  invitant à outrepasser la stigmatisation d’un quartier, celui de Fontbarlettes dans la périphérie de la ville de Valence, tout en débordant cette initiative. Élaborée dans des constellations dialogiques changeantes, l’enquête s’est poursuivie durant cinq ans. Les deux objets qui en résultent, à savoir un volumineux livre réunissant recherches et paroles et un film homonyme, portent tous les deux une précision de date ; un geste qui assume la forme trouvée à un moment de la recherche, tout en rendant compte de son inachèvement constitutif qui pointe vers une ouverture, vers un hors-cadre, vers le dehors des images.

Initié avec des habitant.e.s de Valence-le-Haut en Région Rhône-Alpes, accompagné par de nombreuses personnes solidaires, la recherche poursuit l’idée de produire une image de pensée collective du lieu que l’on habite. Alors que le livre réserve un chapitre à chaque personne impliquée, transcrit fidèlement les paroles, chapitre les images selon cette structure et ne laisse entrevoir Alejandra Riera que dans les nombreuses et riches « notes de bas de page », dans le film la pensée collective surgit au travers d’un tissage dense des motifs. Ceux-ci apparaissent par le biais des voix et des idées, autant qu’ils les structurent. Ce qui est en jeu est de trouver une forme qui refuse toute fixation de rôle, de représentation dans laquelle les voix particulières ne servent que pour mieux s’insérer dans une typologie. Par-delà l’image du premier abord, ce sont les usages et les relations élémentaires qui s’avèrent primordiaux. Le montage les fait résonner sur des multiples niveaux, ramène l’individuel là où il peut faire écho au collectif, mais aussi garder sa particularité, justement car les choix éditoriaux sont forts : les récits sont traduits souvent à la troisième personne et dits par des voix d’emprunts, les personnes deviennent personnages, et les terrains du commun qui surgissent dans le film sont à la fois le produit et la documentation du travail de sa production issus des dialogues.

Constatant que « l’on ne puisse pas commander ce qui manque », Enquête sur le/notre dehors se met à la recherche d’un langage visuel pour créer un espace de conversation qui ne repose ni sur l’assignation d’une identité, ni sur l’autorité d’une architecture. Architecture des grands ensembles d’habitat sociaux qui a été tellement représentée qu’il est difficile d’échapper aux stéréotypes en les montrant. Le film opte au contraire pour le vivant, pour les pratiques, pour les sensibilités des habitant.e.s. Les stratégies visuelles employées subvertissent les confinements et fixations : d’une structure complexe et multiforme, les images errent, refusent d'imposer de nouveau les séparations qui définissent la géographie urbaine de la ville de Valence, construite en trois plateaux sur le Rhône, sans pour autant cesser d'interroger leur violence. Il s’agit dans le travail filmique de déjouer à tout moment la logique du stéréotype, de la représentation attendue pour permettre l'émergence d'une image, d'une parole dialogique, relationnelle, située, ancrée dans les usages et les pratiques.

Dans les mots d’Alejandra Riera, Enquête sur le/notre dehors accueille les « mondes des usages, langues, savoirs, odeurs, théories, angoisses, conspirations, rêves… ce lieu que l’on habite dépasse largement les limitations non seulement de l’architecture des grands ensembles et des équipements du pouvoir qui les accompagnent, mais également celle du documentaire et des images qui font perdurer inlassablement le fantasme d’une zone mal famée où les habitant.e.s seraient destiné.e.s à se confondre indéfiniment à des blocs sans voix ni avenir, sans pensée ni capacité d’envol. Il sera ici plutôt question des usages et des non-usages, de manières de faire avec la vie là où on est, de créer un laboratoire de formes fictionnelles, ou ce que nous avions à raconter du monde et nous-mêmes, cesse d’être méprisé… »  (Texte : Lotte Arndt)

Une séance conçue avec le service recherche et mondialisation, la bibliothèque Kandinsky, le service de collection des films du Centre Pompidou et l’Espace Khiasma. Avec le soutien de l’association A demeure, dans le cadre de l’action Nouveaux commanditaires - Fondation de France et du Centre national des arts plastiques.

Adresse

Centre Pompidou 19 rue Beaubourg 75004 Paris 04 France
Dernière mise à jour le 16 juin 2021