En finir avec la boîte noire. Une ethnographie de la conservation de l’art contemporain au MNAM conférence de Yaël Kreplak

Soutien à la recherche en théorie et critique d'art
Projet soutenu par le Cnap
Conférence
Arts plastiques
Centre Pompidou Paris 04

Le Centre national des arts plastiques (Cnap) et la Bibliothèque Kandinsky du Musée national d'art moderne/CCI, Centre Pompidou sont heureux de vous inviter à la conférence de Yaël Kreplak « En finir avec la boîte noire. Une ethnographie de la conservation de l’art contemporain au MNAM ». Cette présentation se déroule dans le cadre de l’Université d'été de la Bibliothèque Kandinsky qui, pour sa quatrième édition du 5 au 13 juillet 2017, étudiera un des lieux les plus complexes du débat muséologique actuel : l’histoire stratifiée des collections consacrées à l’art du temps présent et leurs modalités d’ancrage dans l’espace muséal.

Vendredi 7 juillet 2017, à 18h30
Bibliothèque Kandinsky
Centre Pompidou
Niveau 3

Entrée libre sur réservation à : reservation.bibliothequekandinsky@centrepompidou.fr

« En somme, votre travail, c’est de faire fonctionner les œuvres dans les pires conditions imaginables, c’est-à-dire dans un musée » : ce constat, énoncé par Nelson Goodman au colloque annuel de l’Association des musées américains (1991, p. 76), n’invite pas (nécessairement) à une critique de l’institution muséale, telle qu’elle a pu être prise en charge par les Museum Studies ou la critique institutionnelle. Il offre (aussi) une incitation positive à étudier ces « conditions de fonctionnement », démarche qui semble d’autant plus nécessaire pour l’art contemporain, dont les œuvres s’emploient à « dé-définir » un ensemble de propriétés institutionnalisées (l’unicité, la permanence, l’artefactualité...). Mais si l’idée d’une dé-définition de l’art s’est avérée productive pour rendre compte de la diversification des pratiques des artistes, elle ne s’est pas encore suffisamment accompagnée de ce qui semble être son corollaire, à savoir une re-définition des pratiques des autres acteurs de l’art contemporain – et notamment de ceux qui agissent, au quotidien, avec et sur les œuvres. Sous cet angle, l’institution muséale devient ainsi un terrain d’enquête où observer comment se négocient et se déterminent, continûment et collectivement, dans le cours du travail ordinaire, les propriétés des œuvres.
C’est au développement de cette perspective que s’emploie, depuis 2014, Yaël Kreplak, en travaillant sur un cas particulier : la gestion des collections contemporaines au Musée national d’art moderne (MNAM). Dans cette conférence, elle présentera quelques-uns des matériaux recueillis à l’occasion de cette ethnographie des activités liées à la conservation, la mise en exposition, la restauration, la documentation, le stockage et la régie de quelques œuvres des collections. En prenant appui sur ces données et matériaux empiriques, il s’agira de creuser la perspective d’une écologie de l’art, qui cherche à ouvrir la réflexion sur l’art et les œuvres à l’analyse des pratiques, des milieux et des collectifs dont ils sont solidaires, dans une démarche proprement interdisciplinaire.

Yaël Kreplak est chercheuse associée au CEMS-IMM (EHESS, Paris) et actuellement post-doctorante à la Fondation des sciences du patrimoine (Labex Patrima). Fondés sur des enquêtes ethnographiques réalisées dans des institutions artistiques, muséales et patrimoniales (Villa Arson, Musée national d’art moderne, Archives nationales), ses travaux visent à élaborer une approche praxéologique de l’art, ancrée dans la description des pratiques ordinaires de mise en exposition, de conservation, de restauration et de documentation. En mobilisant les apports de l’ethnométhodologie, de l’analyse de l’action située et de l’esthétique pragmatiste, ses recherches défendent une approche descriptive des pratiques sociales situées qui font les œuvres.
Depuis 2015, elle développe le projet de recherche interdisciplinaire Écologie des collections. Nouvelles perspectives sur les pratiques muséales, en collaboration avec Tiziana Beltrame et Frédéric Keck, avec le soutien du Labex CAP. Elle a récemment rejoint le groupe de recherche « Art et artefactualité » développé à l’École supérieure d’art d’Avignon.

Yaël Kreplak a reçu, en 2016, un soutien à la théorie et critique d’art du Cnap pour une recherche intitulée « Vers une écologie de l'art. Une ethnographie du MNAM ».

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Université d’été de la Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou, du 5 au 13 juillet 2017
« Les sources au travail. Collections d’art et musées à l’épreuve du temps présent »

L’Université d'été de la Bibliothèque Kandinsky est un programme du Centre Pompidou qui se déroule dans l’espace public du musée. Elle a pour objet les sources de l’art moderne et contemporain : archives, documentation écrite, photographique ou filmique, témoignages, mais aussi d’autres formes d’appropriation artistique de la production documentaire. Initiative interdisciplinaire, l’Université d'été de la Bibliothèque Kandinsky réunit de jeunes chercheur.e.s : historiens et historiens de l’art, anthropologues et sociologues, artistes, critiques, commissaires d’expositions, qui partagent un travail collectif sur les sources. Implantée dans l’espace du musée, la table-vitrine de l’Université d'été sert à la fois comme table de montage et d’exposition des éléments documentaires. Elle recueille fac-similés, reproductions, sources archivistiques et documentaires proposées ou évoquées au cours des séances. Plusieurs ateliers d’écriture rythment le parcours de l’Université d’été. Des visites dans des lieux dépositaires de sources primaires émailleront les journées de travail. Le numéro quatre du "Journal de l'Université d'été de la Bibliothèque Kandinsky" sera tout à la fois un recueil de sources et une création graphique collective qui reflètera les débats poursuivis pendant les séances de travail.

Adresse

Centre Pompidou 19 rue Beaubourg 75004 Paris 04 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020